À Alep, nous continuons de vivre des moments cruciaux et difficiles. La crise économique, causée notamment par l’embargo, continue de compliquer la vie quotidienne de tous les Syriens, et en particulier de tous les Aleppins.
Dans les rues de la ville, de longues files de voitures attendent leur tour devant les stations de benzines. Parfois, la file d’attente commence à 19h00 pour arriver le lendemain.
En raison du manque de pétrole, notre vie devient pire. Peu de voitures dans la rue, les gens partout se déplacent à pied. Tous les prix ont augmenté et l’inflation augmente régulièrement.
Pendant la nuit, les bruits des missiles continuent, tombant dans la partie ouest de la ville.
En cette Semaine Sainte, nous avons voulu réagir fortement pour semer l’espoir dans les cœurs. Nous avons décoré l’église avec beaucoup de créativité et la liturgie a été soignée en détails. Tout cela, pour implanter une grande sérénité dans les cœurs et pour consoler tous ceux qui vivent dans l’amertume et le désespoir.
Ces jours, notre église a toujours été pleine de monde, surtout le Vendredi Saint. Les gens recueils priaient en silence, l’atmosphère était paisible, malgré les nombreux soucis. Pour donner la communion, il y avait des ministres et des religieuses: au moins sept personnes ont effectué ce service.
Le Sacrement de Réconciliation a été accompli avec un grand soin, tant pour les divers groupes paroissiaux que pour les fidèles pendant les Messes, avec différentes liturgies pénitentielles et méditations.(…)
Bien qu’il n’est pas facile de ne pas sombrer dans le désespoir, nous à Alep, poursuivons notre chemin avec confiance et pensons de l’avenir avec paix et sérénité, malgré le «son des tambours de guerre» qui continue malheureusement d’être entendu dans le monde entier.
Parfois, avec des projets et des activités, dans notre façon de penser et d’agir, nous ressemblons à Noé qui construit l’arche au milieu du désert, tout en étant ridiculisé par sa famille. Il semble que cela ne vaille pas “de se laver les pieds” à nos frères et sœurs qui vivent autour de nous dans la ville, grâce à l’aide humanitaire et au témoignage de paroles et de vie … mais nous ne nous retenons pas, car le Christ est ressuscité.
Parmi les nombreux événements de la Semaine Sainte et les vœux que certains nous ont adressés dans le couvent, ce qui m’a frappé, par-dessus tout, a été le regard de tant de pères et de mères, le regard de tant de malades, de tant de jeunes et de de nombreuses personnes âgées qui ont bénéficié de l’aide offerte par l’Église à tous les niveaux, de l’alimentation aux besoins en matière de santé. J’ai vu dans leurs yeux une lumière particulière, comme s’ils voulaient me dire: “Merci, si nous avons de la joie dans nos cœurs et si nous pouvons célébrer la résurrection c’est grâce à la charité que nous avons vue en vous “, et aussi:” Le Christ est ressuscité! Il est vraiment ressuscité. Nous le confirmons en voyant comment la charité de l’Église agit envers nous et touche nos cœurs ».
Être en vie ici à Alep est une confirmation de la résurrection;
passer la fête de Pâques en paix malgré toutes les difficultés,
c’est une preuve tangible de la résurrection;
avoir encore à manger et à boire à Alep est une preuve de la résurrection;
Avoir la possibilité de continuer avec les projets de secours et de reconstruction alors que personne n’ose penser à demain, est une preuve évidente de la résurrection;
avoir pu distribuer des bidons d’huile à des centaines et à des centaines de familles, en guise de cadeau de Pâques, confirme que la résurrection de Christ est une preuve;
être aimés, dans votre pensé et aidés par vous est déjà pour nous la plus grande confirmation que Jésus soit ressuscité!
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